Depuis l’acte fondateur de 1804, Haïti n’a cessé de déranger l’ordre établi. Première république noire indépendante, elle a porté l’espoir des peuples opprimés. Depuis plus de deux siècles, au lieu de consolider son indépendance par une souveraineté politique, économique et sociale, le pays semble volontairement affaibli. Ses fragilités structurelles sont autant le fruit d’une désunion interne que d’influences externes insidieuses. Mais très vite, elle est devenue la cible d’un complot sournois, un complot à plusieurs têtes, aussi bien externe qu’interne, nourri d’intérêts géostratégiques, économiques, idéologiques et, pire encore, de trahisons domestiques.
Deux siècles plus tard, la devise « L’union fait la force » reste accrochée au fronton de nos édifices, mais absente de nos cœurs et de nos actes. Haïti est faible : politiquement, économiquement, socialement. Le chaos semble organisé. L’instabilité est devenue chronique. Chaque tentative de redressement est systématiquement sabotée. Pire encore, elle l’est souvent avec la complicité de nos propres fils et filles.
Pourquoi retrouve-t-on presque toujours des Haïtiens dans les mécanismes de sabotage de la nation ? Pourquoi la division est-elle si facile à installer ? À croire que certains parmi nous sont devenus les gardiens volontaires de notre déchéance.
L’histoire récente regorge d’épisodes marquants : l’exclusion , la misère , le chômage , la célébration ratée du bicentenaire de l’indépendance, les coups d’État, l’embargo, la corruption, l’impunité, l’assassinat du président Jovenel Moïse, la prise de contrôle de zones entières par des bandes armées. Le pays vit une scission, un éclatement où l’État a déserté et où la violence remplace le droit.
Face à cette situation, il est impératif de briser ce cycle infernal. La solution ne viendra ni d’une aide internationale paternaliste ni de politiciens opportunistes, mais d’une prise de conscience collective et d’une volonté nationale de changement.
Reconstruire une conscience nationale : Il faut éduquer la population sur l’importance de l’unité et du patriotisme authentique.
Favoriser l’unité au-delà des intérêts partisans : Haïti ne pourra jamais se reconstruire si les luttes internes prennent le dessus sur l’intérêt commun.
Développer une économie souveraine : Encourager la production nationale, réduire la dépendance extérieure et investir dans des secteurs stratégiques.
Exiger des dirigeants responsables et patriotes : Assez des "abolotchos" et des déchets politiques qui ne font que piller les ressources du pays sans projet de développement.
Il est urgent de déjouer le complot.
Déjouer le complot, c’est refuser de devenir instrument ou complice. C’est dénoncer les trahisons sans complaisance. C’est replacer l’intérêt national au-dessus des ambitions individuelles ou partisanes. C’est reconstruire la conscience citoyenne, réhabiliter l’éducation, instaurer un État fort et juste, et restaurer l’espoir.
Haïti ne doit plus être un terrain d’expérimentation pour les forces extérieures ni un champ de bataille pour des élites égoïstes. Le pays doit reprendre son destin en main. L’heure est venue de déjouer le complot contre Haïti et de reconstruire une nation digne de son histoire. L’heure est à l’action. Il est temps pour les Haïtiens de refuser d’être les pions d’un complot qui vise à faire disparaître leur nation. L’avenir du pays dépend de la capacité de son peuple à s’unir pour défendre une cause commune : une Haïti forte, indépendante et prospère.
Déjouer le complot, c’est choisir enfin l’union, dans les faits, pas seulement dans les discours.
L’histoire ne pardonne pas l’indifférence. Et l’avenir ne se construit pas sur les ruines d’un peuple divisé, a conclu Patrick Alexis.
Principal FM
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